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Da Vinci Code Selon la presse internationale, le Da
Vinci Code,
publié en avril 2003 est le plus gros succès de tous les temps dans la catégorie
roman pour adultes. Sa sortie en film est prévue pour le 19 mai.
Déjà le livre a fait de son auteur, Dan Brown, un multi-millionnaire.
Les personnages du Da
Vinci Code affirment
que «une grande partie de ce que l’Eglise nous a enseigné – et nous
enseigne encore – sur Jésus est tout simplement faux»1.
Le livre soutient les affirmations suivantes : L’Eglise
Catholique aurait caché les faits véritables concernant le christianisme par
la force et par la terreur. Jésus
était en fait marié à Marie Madeleine (qui était le principal disciple du
Christ). Les
descendants de Marie-Madeleine et de Jésus sont devenus les Rois de France2. Jésus
n’était pas le fils de Dieu. L’empereur
païen Constantin proposa une motion pour élever Jésus au rang de dieu
au concile de Nicée en 325 après JC.
Avant cela, personne ne croyait qu’il était divin. Comment Dan Brown arrive-t-il
à cette conclusion? Son
argument est que les premiers écrits chrétiens ne sont pas en accord avec la
Bible et que c’est Constantin qui a constitué la Bible telle que nous la
connaissons aujourd’hui. Cette
nouvelle Bible commandée par Constantin aurait rejeté des dizaines d’Évangiles
qui parlaient du Christ comme étant un être humain et en revanche aurait
embelli les 4 qui sont dans la Bible aujourd’hui pour le rendre divin.
Le Da
Vinci Code suggère
le secret concernant Jésus aurait été gardés jusqu’à nos jours par une
confrérie secrète dont Léonard de Vinci aurait été membre. Le roman commence par une page intitulée «Les
faits» qui se termine par la conclusion que «toutes les descriptions d’œuvres
d’art, d’architecture, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérés»3.
Y a-t-il des preuves de l’existence d’une
version du christianisme antérieure à celle dont nous avons une description
dans le Nouveau Testament? Le Da
Vinci Code affirme4
que la vérité se trouve dans des Évangiles interdits, les manuscrits de la
Mer Morte, et les parchemins coptes d’Hag Hammadi. « Ces documents
mettent en lumière les incohérences et les inventions pures et simples de la
Bible de Constantin et confirment le fait qu’elle a été compilée et rédigée
en fonction d’un programme politique: promouvoir la divinité de Jésus et se
servir de son influence pour consolider le pouvoir en place.»5 Néanmoins,
les manuscrits de la Mer Morte ne sont absolument pas des Evangiles.
Il n’y est fait aucune mention de Jésus, Paul ou Jean-Baptiste.
Les documents de Hag Hammadi sont une bibliothèque
du gnosticisme ésotérique qui était le plus grand défi à la foi chrétienne
naissante des 2e et 3e siècle. Selon
ces textes, La mission du Christ était
d’apporter la connaissance secrète (‘gnose’) qui libère les humains de
leur captivité dans un monde matériel.
Ces documents ne sont pas historiques, et ont peu de narration ou de sens
chronologique. Ils ont été écrits des générations après les faits en se réclamant
d’une connaissance directe et secrète. L’Evangile de Philippe (3e siècle), un écrit
gnostique trouvé à Hag Hammadi, contient seulement quelques épisodes et
paroles attribuées au Christ. Cet
‘Évangile’ contient le passage sur lequel le DaVinci
Code s’appuie
pour suggérer que Jésus était marié à Marie Madeleine.6 L’Evangile de Marie (2e siècle) appartient
aussi au genre du dialogue gnostique. C’est
en se basant sur cet ‘Evangile’ que Dan Brown conclut que selon ces Évangiles
non modifiés, ce n’est pas à Pierre que le Christ a confié ses instructions
pour conduire son Eglise après sa mort, mais à Marie-Madeleine.7
Néanmoins les Evangiles gnostiques ne suggèrent pas que Jésus était
marié, et encore moins qu’il ait eu un enfant.
Ces ‘Evangiles’, écrits
250 ans après les évènements, n’ont
aucun lien avec la réalité historique. Existe-t-il
des preuves ‘d’une forme antérieure de Christianisme’ durant laquelle
‘personne ne croyait que Jésus était Dieu’ ?
Les Évangiles gnostiques ont tendance à être docétiques et à omettre
les traits humains du Christ, car selon cette philosophie, le matériel est
mauvais. Le Nouveau Testament
affirme l’entière humanité de Jésus.
Ce sont justement les Évangiles gnostiques
qui ont tendance à omettre son humanité. De plus, il est faux de déclarer qu’avant
325, personne ne croyait au caractère divin du Christ. Les analyses des
familles textuelles des Évangiles orthodoxes et leur comparaison avec des
extraits et des citations couplées à des corrélations historiques permettent
de les dater du premier siècle, indiquant ainsi qu’elles sont de loin antérieures
aux inventions gnostiques. Il
est clair que les premiers chrétiens adoraient Jésus comme Dieu dès les tous
premiers jours. Que s’est-il passé au Concile de Nicée et
quel a été le rôle de Constantin ?
Il est certainement faux de dire que Constantin a « donné
un coup de pouce divin »
au statut de Jésus pour qu’il soit considéré comme Dieu au concile de Nicée.8
La politique de Constantin était d’unir les
chrétiens à l’Etat laïc. Il fit tout son possible pour concilier les païens
et les Chrétiens. Sa politique a été
fortement chrétienne dès le commencement.
Constantin convoqua le concile de Nicée en
325 en premier lieu pour mettre fin à la discorde provoquée par la controverse
arienne qui enseignait que Jésus était un Dieu de moindre importance (le plus
proche équivalent pourrait être les Témoins de Jéhovah aujourd’hui).
L’objectif principal du Concile de Nicée était d’assurer l’unité
plutôt que d’atteindre un verdict théologique prédéterminé. Le Concile a probablement réuni entre 220 et
250 évêques. Le credo arien a été
rejeté par tous sauf 2 évêques (plus de 99% ont été favorables). Ils ont déclaré
que, selon les textes des Ecritures, les Jésus était le Fils de Dieu «engendré
non pas créée de même nature que le Père».9 Jésus a été considéré comme le Fils de
Dieu depuis le tout début. Le débat de Nicée ne portait pas sur le fait de
savoir s’il était le Fils de Dieu ou un simple mortel mais sur le fait de
savoir s’il était de la même substance que le Père ou un Dieu de nature inférieure.
Le vote n’était pas un «vote à faible majorité»10
mais celui d’une majorité écrasante en faveur de la vraie Foi. L’empereur Constantin n’avait rien
à voir avec la mise en place du canon de l’Ecriture. Le noyau des 4 Évangiles
et des 13 lettres de Paul a été accepté vers 130 après Jésus Christ et a été
mis sur un pied d’égalité avec l’Ancien Testament entre 170 et 220 après
Jésus Christ. Le fragment Muratorien (env. 170 après JC) prouve que 61 des 66
livres de la Bible étaient déjà considérés comme des livres saints 100 ans
avant la naissance de Constantin. Les ‘Évangiles’ gnostiques n’ont jamais
figuré parmi les livres que l’église primitive considérait comme devant
faire partie des textes canoniques. Ils ont été écrits un siècle trop tard
pour avoir eu comme auteurs les personnes qu’ils mentionnent (par exemple,
Thomas, Philippe ou Marie Madeleine). De plus, il est absurde de suggérer que
Constantin a embelli les Evangiles que nous connaissons. Nous savons, grâce à
la science de la critique textuelle qu’ils n’ont pas été modifiés.
Certains parchemins datent d’avant 325 et nous avons des fragments de l’Évangile
de Jean qui, selon des études paléographiques, datent d’environ 130. Le Da
Vinci Code ne
produit pas la moindre preuve d’une forme plus ancienne de chrétienté que
celle que nous trouvons dans notre Nouveau Testament. Si le Da
Vinci Code se
présente seulement comme un roman, cela ne pose pas de problème. S’il prétend
être fondé sur l’érudition, alors c’est fantaisiste, absurde et en fin de
compte ridicule. Adapté du livret LE DA VINCI CODE une réponse, par Nicky Gumbel (disponible à http://www.coursalpha.fr) Pour en savoir plus, voir http://www.topchretien.com/davincicode/
Notes 1. Dan Brown, Da Vinci Code, Lattès mai 2004, p 294. 2. Da Vinci Code,
Lattès, p. 322. 3. Da Vinci Code,
Lattès, p. 9. 4. Da Vinci Code,
Lattès, p. 308. 5. Da Vinci Code,
Lattès, p. 293. 6. Da Vinci Code,
Lattès, p. 308. 7. Da Vinci Code,
Lattès, p. 310. 8. Da Vinci Code,
Lattès, p. 292. 9. Credo de Nicée Constantinople. 10. Da Vinci Code,
Lattès, p. 291. |